Palle Spore: La Diphtongaison romane
Abstract
Abstract Le 3 juillet 1972, M . Palle Spore, de l’universite d’Odense, a soutenu, à l’universite d’århus, sa thèse sur la diphtongaison romane. Par ce terme il désigne la diphtongaison qui, en syllabe tonique, a atteint ê et Ŏ ouverts en latin vulgaire, phonémes provenant de ê et de Ŏ brefs en latin classique, et qui en a fait les diphtongues ie et uo (>ue) dans plusieurs langues romanes. On sait qu’en français, les deux voyelles sont de venues ie et uo>ue(>ø) devant une seule consonne (fěrum>fier,nŎvem>nuef),mais ę et ǭ ouverts en ancien français devant devant deux ou plusieurs devant deux ou plusieurs (cěrvum>cěrf, fŎrtem > fǫrt), sauf dans des dialectes du Nord-Est, ou elles ont donné ie et ue même devant deux consonnes, ainsi qu’en espagnol, tandis qu’en occitan et ailleurs les phonèmes correspondants sont des monophtongues ǭ et ǫ non seulement devant deux consonnes, mais aussi devant une seule consonne. La thèse du livre de M. Spore est que toutes les langues romanes occidentales supposent un état de langue prélittéraire où les deux voyelles seraient prononcées comme des «semi-diphtongues»: , quel que soit le nombre des consonnes suivantes. Les monophtongues attestées dans les langues romanes occidentales ne continueraient done pas celles du latin vulgaire sans changement, comme on le pense en gènéral, mais auraient passé par des semi-diphtongues redevenues monophtongues.