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SUR UN ASTROLOGUE MENTIONNE DANS LE FIHRIST

SUR UN ASTROLOGUE MENTIONNE DANS LE FIHRIST 90 Muhammad b. Ahmad b. A. Gamra qui fait l'objet d'une longue notice dans la Takmilat al-sila d'Ibn al-Abbär. Ce cadi A. Bakr, n6 en II24 et mort en 1202 de 1'6re chrétienne, était tres versé dans le fiqh mälikite qu'il avait 6tudi6 notamment pr6s de son pere A. Muhammad (le personnage qui nous intéresse, semble-t-il), lui-même juriste et historien. Le cadi A. Bakr exerça la gi!7d et fut cadi à Murcie, Valence, Xativa et Auriola; mais vers la fin de sa vie, il fut pers6cut6 par les Almohades. 11 fournit à Ibn al-Abbdr, par correspondance, des informations biographiques et historiques remontant à A. Bakr Ahmad al-Rd7i et qu'il tenait vraisemblablement de son pere, notre A. Muhammad. Y. MARQUET NOTES ET DOCUMENTS SUR UN ASTROLOGUE MENTIONNE DANS LE FIHRIST Au nombre des astrologues mentionnés dans le Fihrist, figure un certain Abi Zakariyyd' Gannün ( ?) ibn 'Amr ibn Yü1).annâ ibn Sans fournir aucune indication biographique, Ibn al-Nadim se borne à donner le titre d'un de ses ouvrages: Kitab al-ihtig,?,-fi sihhat al-nugüm wa-l-ihkam fihcz. G. Fliigel, 1'6diteur du Fihyist, a manifestement 6t6 embarrass6 par le nom de cet astrologue, puisqu'il le fait suivre d'un point d'interrogation dans le texte et dans l'index. Ce doute est justifi6, car il est bien 6vident que ce n'est pas Gannün qu'il faut lire, mais Hanfin, pr6nom chrétien qui signifie « Clement >). Or ce personnage nous est connu, par ailleurs, comme 6tant I'auteur de trois épîtres sur I'asc6tisme et le monachisme, extraites et traduites de l'ceuvre d'Isaac de Ninive, évêque nestorien du VIIe si6cle qui composa, en syriaque, des ouvrages de spiritualit62. Ces épîtres ont 6t6 6dit6es et traduites en français par P. Sbath qui déclare dans son introduction: « Quant à la vie et aux travaux d'Ibn as-Salt, je n'en ai trouv6 aucune mention dans les livres que j'ai consult6s »3. Nous savons maintenant, par Ibn al-Nadim, qu'Ibn al-Salt était un as- trologue. Reste à fixer 1'6poque à laquelle il vivait. Nous pouvons la connaitre par la troisième épître dans laquelle Ibn al-Salt déclare avoir interrogé le catholicos Yü1).annâ ibn Tsd ibn al-A'rag au sujet d'une maxime d'Isaac de Ninive4. Yü1).annâ V ayant 6t6 catholicos de goo à 905 il est permis de pr6ciser qu'Ibn al-Salt est un savant nestorien de la fin du IXe et du d6but du Xe siècle, auteur d'ouvrages d'astrologie et de spiritualité. Mais il ne semble pas qu'Ibn al-Sait ait 6t6 moine au monastere d'al-Anbdr, contrairement à I'affirmation de Graf qui se fonde, sans doute, sur un passage de la premiere épître, mal interprété par Sbath6. En effet, Sbath a traduit: « jusqu'au jour de mon entr6e au Couvent Omr al-Anbâr alors que le texte arabe dit simplement: « jusqu'h ce que j'aille (havagtu ild) au monast6re ('umr) d'al-Anbâr »s. G. TROUPEAU 1 Éd. G. FLÜGEL: texte, p. 280, index, p. 225 ; éd. du Caire, p. 404. 2 Sur cet auteur, cf. G. GRAF, GCAL, 1, 436-442. 3 P. SBATH, Traités religieux, philosophiques et moraux, extraits des œuvres d'Isaac de Ninive par Ibn as-Salt, Le Caire 1934, p. 4. 4 Traités, p. 58 (texte arabe), p. 113 (traduction). 5 Sur ce catholicos, cf. G. GRAF, GCAL, II, 151-152. 6 G. GRAF, GCAL, II, 150-151. 1 Traités, p. 73. 8 Traités, p. 11-12. http://www.deepdyve.com/assets/images/DeepDyve-Logo-lg.png Arabica Brill

SUR UN ASTROLOGUE MENTIONNE DANS LE FIHRIST

Troupeau, G.
Arabica , Volume 16 (1): 90 – Jan 1, 1969
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Publisher
Brill
Copyright
© 1969 Koninklijke Brill NV, Leiden, The Netherlands
ISSN
0570-5398
eISSN
1570-0585
DOI
10.1163/157005869X00243
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Abstract

90 Muhammad b. Ahmad b. A. Gamra qui fait l'objet d'une longue notice dans la Takmilat al-sila d'Ibn al-Abbär. Ce cadi A. Bakr, n6 en II24 et mort en 1202 de 1'6re chrétienne, était tres versé dans le fiqh mälikite qu'il avait 6tudi6 notamment pr6s de son pere A. Muhammad (le personnage qui nous intéresse, semble-t-il), lui-même juriste et historien. Le cadi A. Bakr exerça la gi!7d et fut cadi à Murcie, Valence, Xativa et Auriola; mais vers la fin de sa vie, il fut pers6cut6 par les Almohades. 11 fournit à Ibn al-Abbdr, par correspondance, des informations biographiques et historiques remontant à A. Bakr Ahmad al-Rd7i et qu'il tenait vraisemblablement de son pere, notre A. Muhammad. Y. MARQUET NOTES ET DOCUMENTS SUR UN ASTROLOGUE MENTIONNE DANS LE FIHRIST Au nombre des astrologues mentionnés dans le Fihrist, figure un certain Abi Zakariyyd' Gannün ( ?) ibn 'Amr ibn Yü1).annâ ibn Sans fournir aucune indication biographique, Ibn al-Nadim se borne à donner le titre d'un de ses ouvrages: Kitab al-ihtig,?,-fi sihhat al-nugüm wa-l-ihkam fihcz. G. Fliigel, 1'6diteur du Fihyist, a manifestement 6t6 embarrass6 par le nom de cet astrologue, puisqu'il le fait suivre d'un point d'interrogation dans le texte et dans l'index. Ce doute est justifi6, car il est bien 6vident que ce n'est pas Gannün qu'il faut lire, mais Hanfin, pr6nom chrétien qui signifie « Clement >). Or ce personnage nous est connu, par ailleurs, comme 6tant I'auteur de trois épîtres sur I'asc6tisme et le monachisme, extraites et traduites de l'ceuvre d'Isaac de Ninive, évêque nestorien du VIIe si6cle qui composa, en syriaque, des ouvrages de spiritualit62. Ces épîtres ont 6t6 6dit6es et traduites en français par P. Sbath qui déclare dans son introduction: « Quant à la vie et aux travaux d'Ibn as-Salt, je n'en ai trouv6 aucune mention dans les livres que j'ai consult6s »3. Nous savons maintenant, par Ibn al-Nadim, qu'Ibn al-Salt était un as- trologue. Reste à fixer 1'6poque à laquelle il vivait. Nous pouvons la connaitre par la troisième épître dans laquelle Ibn al-Salt déclare avoir interrogé le catholicos Yü1).annâ ibn Tsd ibn al-A'rag au sujet d'une maxime d'Isaac de Ninive4. Yü1).annâ V ayant 6t6 catholicos de goo à 905 il est permis de pr6ciser qu'Ibn al-Salt est un savant nestorien de la fin du IXe et du d6but du Xe siècle, auteur d'ouvrages d'astrologie et de spiritualité. Mais il ne semble pas qu'Ibn al-Sait ait 6t6 moine au monastere d'al-Anbdr, contrairement à I'affirmation de Graf qui se fonde, sans doute, sur un passage de la premiere épître, mal interprété par Sbath6. En effet, Sbath a traduit: « jusqu'au jour de mon entr6e au Couvent Omr al-Anbâr alors que le texte arabe dit simplement: « jusqu'h ce que j'aille (havagtu ild) au monast6re ('umr) d'al-Anbâr »s. G. TROUPEAU 1 Éd. G. FLÜGEL: texte, p. 280, index, p. 225 ; éd. du Caire, p. 404. 2 Sur cet auteur, cf. G. GRAF, GCAL, 1, 436-442. 3 P. SBATH, Traités religieux, philosophiques et moraux, extraits des œuvres d'Isaac de Ninive par Ibn as-Salt, Le Caire 1934, p. 4. 4 Traités, p. 58 (texte arabe), p. 113 (traduction). 5 Sur ce catholicos, cf. G. GRAF, GCAL, II, 151-152. 6 G. GRAF, GCAL, II, 150-151. 1 Traités, p. 73. 8 Traités, p. 11-12.

Journal

Arabica – Brill

Published: Jan 1, 1969

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