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Nécrologie

Nécrologie Après une longue carrière à la KU Leuven, au service du droit romain et de l’histoire du droit, Georges Macours nous a soudainement quitté en novembre dernier. Né en 1939 à Tessenderlo, dans la partie néerlandophone de l’ancienne Principauté de Liège, il étudia l’histoire et le droit à Gand. En 1962, il gagna le prix De Schaepdrijver pour sa thèse de licence en histoire, consacrée au soixantième denier dans la fiscalité liégeoise du dix-huitième siècle. L’historien du droit Strubbe lui proposa ensuite d’approfondir le sujet dans le cadre d’un doctorat en histoire. G.M. a défendu cette thèse à Gand en 1970, mais déjà en 1968 il avait débuté son enseignement à la nouvelle université de Courtrai, une antenne de la KU Leuven, où il était responsable du développement de l’histoire du droit. Jusqu’à sa mort il est resté fidèle au campus courtraisien. Il y dirigea l’unité de droit pendant vingt-cinq ans et y enseigna jusqu’en 2005 le droit romain, dont il vénérait les grands maîtres. Dans les années 1971–1973, où le droit romain figurait encore comme cours principal au programme des deux années de la candidature en droit, il y a eu le soussigné comme étudiant. De 1981 à 2005 G.M. enseigna également l’histoire du droit médiéval à Louvain. A Courtrai il a travaillé longtemps à l’édition de la correspondance de Sacré Bastin, chargé d’affaires du Gouvernement général des Pays-Bas autrichiens auprès du Prince-Évêque de Liège (1786–1794), qu’il a publiée en 1994 avec R. Bragard. G.M. était très pris par son enseignement et a toujours été proche de ses étudiants, dont les noms restaient gravés à jamais dans sa mémoire. Il fut le directeur de thèse de Georges Martyn. Au fur et à mesure des années, il se trouva de plus en plus engagé dans la vie associative de sa région d’adoption. Le campus se trouvant à quelques kilomètres de la frontière, il fut impressionné par la criminalité frontalière et y a consacré une étude en 1996 : « Ne crimina impunita maneant , De achttiende-eeuwse Frans-Zuidnederlandse uitleveringspraktijk (la pratique d’extradition entre la France et les Pays-Bas méridionaux au dix-huitième siècle) ». Cette étude l’a conduit plusieurs fois aux Archives Nationales autrichiennes à Vienne. G.M., qui dans la vie de tous les jours était facile d’accès et d’agréable compagnie, mais qui au travail était appliqué, zélé et sévère, y a découvert la recherche comme agrément. Beaucoup d’historiens du droit l’ont connu comme membre du club des romanistes néerlandophones et surtout au service de la Société d’histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons, dont il assura pendant de longues années d’abord le secrétariat et ensuite la présidence. De 1998 à 2010 G.M. fut conseiller extraordinaire à la Cour d’Appel de Gand, où il présida deux chambres instituées dans le but de diminuer l’arriéré judiciaire. Ses pairs notèrent humoristiquement que le retard devait être notoire s’il fallait faire appel à un historien du droit pour récupérer les dossiers restés trop longtemps à la greffe. Son action à Gand a été fructueuse et il a obtenu par arrêté royal le privilège de rester conseiller jusqu’à l’âge de soixante-dix ans. Même émérite il ne commençait jamais sa journée sans passer à la Faculté de Droit de Courtrai. Il a été subitement enlevé aux siens. Que Dieu ait son âme – tel était son plus profond désir. http://www.deepdyve.com/assets/images/DeepDyve-Logo-lg.png The Legal History Review / Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis / Revue d'Histoire du Droit Brill

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Publisher
Brill
Copyright
© Koninklijke Brill NV, Leiden, The Netherlands
ISSN
0040-7585
eISSN
1571-8190
DOI
10.1163/15718190-0001N0027
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Abstract

Après une longue carrière à la KU Leuven, au service du droit romain et de l’histoire du droit, Georges Macours nous a soudainement quitté en novembre dernier. Né en 1939 à Tessenderlo, dans la partie néerlandophone de l’ancienne Principauté de Liège, il étudia l’histoire et le droit à Gand. En 1962, il gagna le prix De Schaepdrijver pour sa thèse de licence en histoire, consacrée au soixantième denier dans la fiscalité liégeoise du dix-huitième siècle. L’historien du droit Strubbe lui proposa ensuite d’approfondir le sujet dans le cadre d’un doctorat en histoire. G.M. a défendu cette thèse à Gand en 1970, mais déjà en 1968 il avait débuté son enseignement à la nouvelle université de Courtrai, une antenne de la KU Leuven, où il était responsable du développement de l’histoire du droit. Jusqu’à sa mort il est resté fidèle au campus courtraisien. Il y dirigea l’unité de droit pendant vingt-cinq ans et y enseigna jusqu’en 2005 le droit romain, dont il vénérait les grands maîtres. Dans les années 1971–1973, où le droit romain figurait encore comme cours principal au programme des deux années de la candidature en droit, il y a eu le soussigné comme étudiant. De 1981 à 2005 G.M. enseigna également l’histoire du droit médiéval à Louvain. A Courtrai il a travaillé longtemps à l’édition de la correspondance de Sacré Bastin, chargé d’affaires du Gouvernement général des Pays-Bas autrichiens auprès du Prince-Évêque de Liège (1786–1794), qu’il a publiée en 1994 avec R. Bragard. G.M. était très pris par son enseignement et a toujours été proche de ses étudiants, dont les noms restaient gravés à jamais dans sa mémoire. Il fut le directeur de thèse de Georges Martyn. Au fur et à mesure des années, il se trouva de plus en plus engagé dans la vie associative de sa région d’adoption. Le campus se trouvant à quelques kilomètres de la frontière, il fut impressionné par la criminalité frontalière et y a consacré une étude en 1996 : « Ne crimina impunita maneant , De achttiende-eeuwse Frans-Zuidnederlandse uitleveringspraktijk (la pratique d’extradition entre la France et les Pays-Bas méridionaux au dix-huitième siècle) ». Cette étude l’a conduit plusieurs fois aux Archives Nationales autrichiennes à Vienne. G.M., qui dans la vie de tous les jours était facile d’accès et d’agréable compagnie, mais qui au travail était appliqué, zélé et sévère, y a découvert la recherche comme agrément. Beaucoup d’historiens du droit l’ont connu comme membre du club des romanistes néerlandophones et surtout au service de la Société d’histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons, dont il assura pendant de longues années d’abord le secrétariat et ensuite la présidence. De 1998 à 2010 G.M. fut conseiller extraordinaire à la Cour d’Appel de Gand, où il présida deux chambres instituées dans le but de diminuer l’arriéré judiciaire. Ses pairs notèrent humoristiquement que le retard devait être notoire s’il fallait faire appel à un historien du droit pour récupérer les dossiers restés trop longtemps à la greffe. Son action à Gand a été fructueuse et il a obtenu par arrêté royal le privilège de rester conseiller jusqu’à l’âge de soixante-dix ans. Même émérite il ne commençait jamais sa journée sans passer à la Faculté de Droit de Courtrai. Il a été subitement enlevé aux siens. Que Dieu ait son âme – tel était son plus profond désir.

Journal

The Legal History Review / Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis / Revue d'Histoire du DroitBrill

Published: Jan 1, 2013

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